lundi 20 décembre 2010

Il me semble que des souvenirs me reviennent.

La table de la cuisine. Elle était simple, sans aucun charme, recouverte d'une toile cirée. D'un marron clair indiquant la simplicité et l'age.

J'ai revu dans des brocantes de ces meubles des années 50,  sans gra`ce et sans chermes, je voudrais trouver des photos.

Ma grand mère me faisait des tartines, à qutre heures : du bon pain, du buerre et du cacao par dessus. Il fallait faire attention en les mangeant, ne pas respirer le cacao.

PArfois elle les passait au four, ce qui caramélisait le cacao.

J'ai ressenti une plénitude auprès de ma grand mère et de kon grand père, que je n'ai jamais ressenti auprès de mes parents.

samedi 20 novembre 2010

Beaucoup plus tard, je suis étudiante. Je suis en bibliothèque, à Beaubourg, avec une amie. Nous aprlons, nous travaillons.

J'ai des soucis financiers qui me préoccupent peu, je suis absolument moi même et je ne pense pas à ma famille. Si j'y pense, c'est pour me dire avec désinvolture qu'ils sont casse pieds, et c'est tout.

J'écoute Patricia Kaas. Je n'aime pas complètement, mais j'apprécie.

Je suis ent rain de le réecouter et je suis là, à une table, à Beaubourg, dans la lumière blanche et crue de la bibliothèque.

lundi 30 août 2010

Autres chemins

Des questions que je partage... Et je vois que pour explorer mes souvenirs, il y a encore mille chemins.

Un beau texte.

samedi 14 août 2010

L'erreur a été de basculer dans le récit de ressentiment. Non. pas ça. Juste récit du passé. Ça suffit.

vendredi 23 juillet 2010

Parce que j'écoute Louise




Une chanson que nous avons tous aimé à cette époque. Nous l'avons tous - tous aimé. Nous étions unis. Alors. Mais cette union fonctionnait sur le mensonge et l'incompréhension.


Est-il possible de dire que tout ceci était mensonge - il faut penser que non, car à l'époque mes sentiments étaient vrais.

Pourquoi je ressens cela, rétrospectivement, comme un mensonge.

Il y avait mes parents et il y avait la façon dont nous envisagions la famille. La famille était tout pour ma mère, disait-elle. Tout. Elle aurait, disait-elle, tué pour nous. Pour nous, ses enfants, moins pour mon père, qui lui avait surtout servi à faire les enfants. Mais je ne voyais pas les choses de cette façon.
A l'époque, cet amour de ma mère me paraissait un peu pesant. Lorsqu'elle en parlait, je ne voyais pas pourquoi il fallait en faire tout un plat, car autour de moi, il y avait d'autres petites filles, avec d'autres mamans, dont rien ne permettait de penser qu'elles étaient de moins bonnes mamans. L'amour maternel ne me paraissait pas si pompeux, mais quotidien. SI j'y réfléchis, je me rends compte que ma mère exaltait la qualité et la quantité de son amour pour nous. Elle se décrivait dans son amour de mère. Elle décrivait l'amour d'une mère, d'une façon lyrique, et il était sous entendu que cet amour était le plus beau, et qu'elle nous aimait comme ça.

A titre de comparaison, je dis à mes enfants qu'ils sont beaux, mignons, et que je les aime. Je ne décris pas l'amour d'une mère pour ensuite préciser que je ressens cet amour. Ma mère n'a jamais dit à ses enfants que nous étions si formidables (d'une façon ou d'une autre) qu'elle nous aimait. Elle nous aimait parce qu'elle était sous l'emprise de cet amour maternel qu'elle décrivait comme si exaltant.

Mais bien que je ne comprenne pas pourquoi c'était si merveilleux, j'avais bien compris qu'il fallait être exaltée d'avoir une mère touchée par la magie de l'amour maternel. Ma mère me parlait de petits enfants que leurs parents n'aimaient pas. Moi, j'avais la chance d'être aimée. Je devais m'en rendre compte, et je m'en rendais compte.

Tout se passait comme si j'avais une chance immense. En même temps, quand je regardais autour de moi, dans ma simplicité d'esprit, je ne trouvais pas que j'étais mieux lotie que mon entourage, à l'exception d'une copine dont la mère était vraiment chiante. Et même, à l'exception de cette fille, la plupart des gens que je connaissais avait des parents plus cools que mes parents. Ils avaient le droit de faire toutes sortes de choses qui m'étaient interdites : des fêtes, des sorties. Nous, nous n'avions le droit de ne rien faire. Il fallait rentrer tôt. La permission de minuit était un concept lointain : nous n'avions le droit d'aller à des soirées qu'accompagnées par mon père, et si les parents des enfants étaient là. J'avais renoncé à sortir, car le ridicule était total, j'avais honte et ne savais comment me sortir de là. Toutes les autres se retrouvaient entre elles et se rendaient ensemble à la soirée. Moi, non.

(Plus tard, quand j'avais 23 ans, mon père m'a accompagné un soir à 8 h 30 du soir chez une copine pour un trajet de 15 minutes dans le 15ème ; il avait peur ; j'avais franchi le seuil de la honte et l'ai simplement expliqué à mon amie qui, nous n'étions plus ado, a trouvé la chose cocasse).

Donc, la plupart des parents étaient plus cools, sauf un ou deux, mais ma mère était tout de même la plus extraordinaire des mères. En fait, elle essayait de nous faire ne pas désirer ce dont elle nous privait. je n'étais pas le genre de fille à sortir, tout de même ? Et en effet, j'ai coupé mon envie de sortir pour ne pas être une ado comme les autres, et être aussi exceptionnelle en temps qu'ado (je ne voulais pas de copines) que ma mère l'était en tant que mère.

Puis, vers 20 ans, j'ai eu des amies et j'ai eu ma vie. Ma mère a détesté cette vie et c'est là que son attitude a changé. Je n'ai plus vécu avec elle à 21 ans, et toutes les amies que j'ai rencontré entre 21 ans et 22 ans, elle les a détesté ; puis j'ai trouvé LA solution. J'ai arrêté de lui parler de mes amis.

C'est à partir de ce moment que j'ai regardé le passé avec scepticisme. J'ai compris le mensonge. Nous n'étions pas authentiquement heureux et unis. Nous étions pris dans la vision de ma mère. Nous voyions les choses comme elle le voyait : elle au dessus, mon père en soutien, et ses enfants, dans un nid bien clos. Le bonheur de ce nid bien clos était le bonheur de ceux qui ne savent pas qu'il y a un monde extérieur. Quand je suis sortie de ce monde extérieur, cela a été comme une trahison pour ma mère.
Je n'ai jamais pu revenir en arrière.
Je ne pouvais pas avoir le monde de ma mère et le monde. Même en mentant.

Pourtant j'ai menti les dernières années. Je ne parlais plus des amis que je voyais, des activités que je faisais. Je ne lui parlais que de mes enfants. Et tu vois des amis, tu fais des choses, me disait-elle ?
- Non, non, disais-je ingénument. Et j'ajoutais : tu sais, ça m'occupe, les enfants.
- Ah, bien, très bien, disait-elle. Je suis contente : il y a eu une époque où tu étais excitée, tu faisais trop de choses. Mais là, tu te consacres à tes enfants, c'est bien. Tu sais, c'est ce que j'ai fait toute ma vie, et je n'en ai pas honte.

De temps en temps, j'avouais un dîner en ville, une sortie, une rencontre entre mamans.

- Ah ! disait-elle en riant sèchement. Ça te reprend ? Et le pauvre gamin, il suit, évidemment ?
- Il adore ça, disais-je.
- C'est ce que tu te dis. Un enfant n'a besoin que de sa mère.

Je ne pouvais pas avoir les deux, il fallait mettre un mur entre. Avec elle, je n'étais pas moi-même ; avec les autres, non plus, me semblait-il, car je ne pouvais pas intégrer ma famille à ma vie, en parler tout simplement.

Oh, c'est lourd d'y repenser. Sa mort vit ma libération.

jeudi 22 juillet 2010

J'enrage ! Je me suis laissée allée à ce que je ne veux pas, l'amertume.
Je vais en parler un peu, avant de reprendre le cours de mes souvenirs.

J'ai un regard amer sur ma famille. Un regret de les avoir perçu tels qu'ils n'étaient pas. Le regret, aussi, de me découvrir manquant d'indulgence au point de ne pas les accepter tels qu'ils sont.

Comment en savoir plus ? Comment déterminer l'origine de ma rancoeur, si ce n'est en concluant que je leur ressemble ? Je voudrais tant accéder à la délivrance du pardon, de l'oubli, de l'indifférence. J'étais une petite fille et je croyais mon univers divin, et mes parents parfaits. Ils ne le sont pas et j'en tape du pied. Ne me crois pas, lecteur de passage, insensible à ce ridicule d'enfant gâté. C'est pour m'en extraire que j'écris ces lignes.

Ma mère, ombre éternelle sur ma vie, est morte. Pourtant, elle est toujours là. J'ai sous les yeux le spectacle lamentable de son autre enfant, crispée dans une rancoeur entretenue par les psy qu'elle va voir. Elle note tout, et comme elle n'est pas moi, ses travers m'apparaissent mieux : si elle ne sait pas bien ranger une maison, c'est que notre mère était trop ordonnée. Si elle cuisine mal, c'est que notre mère ne cuisinait pas. Elle refuse de "servir" son mari parce qu'elle a trop "servi" sa mère. Elle ne dit pas non à son enfant car notre mère lui disait trop non. Tout ceci est totalement déconnecté de sa réalité propre ; c'est à dire que ses discours me semblent occulter une réalité pourtant évidente à mes yeux depuis toujours : son caractère, sa personnalité propre, les réactions qu'elle a depuis toujours : elle e toujours (comme moi) rechigné à ranger sa chambre, toujours refusé de cuisiner ou de débarrasser la table, et si ma mère possédait sur elle une influence sournoise comme les mères en ont, à base de petites phrases et de remarques à mi voix, elle lui a toujours laissé le choix de son orientation professionnelle (ou plutôt, de sa non orientation professionnelle), de son emploi du temps, de sa vie. Peu importe de rentrer dans les détails, le plus important est cette impossibilité à se concevoir (et ceci peut venir de la mère) comme un sujet libre de ses choix, c'est-à-dire, sous influence, mais capable de dire non ; une éternelle enfant, en somme.

Parce que j'ai ce spectacle sous les yeux depuis des années, et que je le réprouve et en connais toute la fausseté (en un mot : se chercher des excuses), je me refuse à faire de même, alors que je discerne très bien en moi la même tendance.

Peu importe l'examen méticuleux du passé, sauf en ce qui concerne mes souvenirs, visuels. Je veux sortir de ce passé, sortir de la litanie des plaintes. Je veux aller au delà. Parce qu'au delà, il y a moi.

mardi 20 juillet 2010

Le message précédent est plein d'erreurs. je m'en rends compte.

C'est mon imagination qui a donné un pailletage poétique à ce qui m'entourait dans mon enfance. le jardin sur lequel ouvrait le fenêtre n'était pas beau. Mon grand père ne voulait pas d'herbe, parce que c'est trop d'entretien. Alors nous avions du gravier.

Si mon grand père avait voulu de l'herbe, le jardin aurait été vraiment féérique. Comme dans un roman de Lewis Carrol ou un tableau de Monet ; et si le jardin avait été tel, ma mère aurait eu l'âme traversée exclusivement de pensées pures et merveilleuses. Ses parents, si soucieux de l'entretien du jardin, auraient été des parents plus ouverts, s'ils avaient aimé les pelouses et les fleurs. Ils auraient eu des filles plus apaisées, plus sereines.

Et alors, tout aurait été différent.

J'arrête. Je ne dois pas.

samedi 17 juillet 2010

Il faut aller voir cette très belle photo que j'espère on m'autorisera à reprendre.


































Je suis frappée de la simplicité du tissu du sofa, elle me rappelle, avec une acuité triste, celui que nous avions, dans le passé, chez mes parents. La ressemblance est sprituelle, pas factuelle : celui de mes parents était orangé, ou brun, les coussins plus arrondis, comme les bras du sofa. Mais c'est le même type de meuble, confortable et simple.

Je rougis d'avouer que je n'aime pas ce type de sofa, justement par tout ce qu'il évoque ; il est si lamentable de rejeter ce que l'on e st : mais je l'assume, avec honte, mais je la'ssume.

Ou plutôt j'aime ce canapé, mais d'une façon telle que je n'en aurai jamais chez moi ; ou peut-être, très vieille, quand le passé sera mort, s'il meurt jamais. Je m'y enfoncerai voluptueusement et penserai à ma mère. Peut-être me trouverai-je ridicule d'avoir si longtemps refusé d'avoir un tel meuble, de m'être si obstinément refusé à lui ressembler. quand on fait tou pour se dissocier d'une personne avec laquelle on se sent confondue, est-il possible de savoir quand on est sous son influence et quand on s'en dégage ? Quand je mets tout en oeuvre pour ne pas faire ce qu'elle aurait fait, ou pour ne pas faire ce qu'elle aurait voulu que je fasse, même quand je masque aux yeux des autres ce que je suis en train de faire pour qu'ils me pensent seulement en train de réfléchir, même quand je suis totalement seule face à ce que ma mère à implanté en moi, suis-je libre en lui cédant ? Suis-je libre en cédant à une envie qui me vient d'elle ? Suis-je libre en m'obligeant à dire non ?

Que nous voilà loin de Monet, et nous y resterons. Ce salon raconte une certaine ambiance bourgeoise, celle que je croyais être la nôtre. tel que l'on voit ce salon, c'est dans un lieu fort semblable que j'ai vécu, enfant, puis ado : ado, ma mère avait peut-être cédé aux sirènes de la "décoration" et les tissus choisis étaient plus à la mode. Mais qu'importe : encore une fois c'est l'esprit qui est le même.
Qu'est-ce que cette ambiance bourgeoise ? Elle implique une certaine façon de vivre, de penser, de se penser au monde. En tout cas, c'est ce que j'y mets, moi. Ce que j'y ai toujours mis. Sauf qu'aujourd'hui je me demande avec épouvante si ce n'est pas un mensonge - ou une imposture. Et si ça n'en est pas, cela souligne mon terrible aveuglement.
Je tente de m'expliquer. Avec un tel salon, des idéaux vont de pair. Il faut travailler, être ouvert à autrui, toujours essayer de donner le meilleur de soi. Etre modeste aussi, avoir une conscience juste de sa valeur. Dans de tels salons, des héros sont nés et ont été élevés, des gens bien avec des principes.
Mais aussi, d'autres personnes, avec de laids principes, ou les mêmes, mais différmment interprétés. Je ne le savais pas, alors. je le sais aujourd'hui.
Commençons par moi : je suis plus lache que je ne l'aurais voulu, même si je me découvre la plus tonique de tous. Les autres, je découvre leurs lâcheté, leurs aveuglements volontaires, leur dureté. Je le découvre depuis assez peu de temps, et c'est comme si, pixels par pixels, l'image globale que j'avais de ma propre famille s'altérait. Comme si une vérité cachée, une image dans le tapis, qui a toujours été là, mais que je ne voyais pas jusqu'à présent, se révélait à moi.
Pourtant il y avait tout. Les tapis, les sofas, les robes à smoques, à manche ballons. Les tartes, même si ma grand mère, morte jeune, m'en a ainsi privé, ma mère n'ayant pas du tout repris le flambeau. Il y avait tout, mais finalement, tout cela ne produit pas de héros, mais des gens ordinaires, comme on en voit dans les histoires que raconte les psys dans leurs livres. Des gens ordinaires qui cachent des choses, mentent, sont jaloux.

Mais la même lumière brille à travers les fenêtres, qui ouvrent sur de jolis jardins.

mardi 13 juillet 2010

Je peux maintenant me poser la question : ma grand mère, dont je garde un souvenir vague, mais idéal, quel était son but en aménageant cette moche maison, qu'embellie par mon souvenir je trouve merveilleuse ?

Est-ce qu 'en procédant ainsi je détruis mes souvenirs ?

Il n'y avait, comme toute, pas de beaux meubles dans cette maison. C'est très clair : pas un seul, sauf le bahut de la salle à manger et la table d'icelle.

Donc, mes souvenirs proustiens sont totalement reconstitués.

Maintenant, à force d'écrire, je vois bien que á me revient : je ressens tout d'un coup le côté léger, aérien, simple, dénué, type camping qu'il y avait dans ces pièces, surtout celles du bas.

je vais les décrire après.

jeudi 8 juillet 2010

Le sol ne convenait pas, car c'était du lino : je trouvais ça moche. je pense que ma grand mère avait choisi ce sol pour son côté pratique, mais Dieu que c'était laid.
Le sol aurait du être en parquet, avec des lattes (idéalement) en V, enchâssées les unes dans les autres.

vendredi 2 juillet 2010

La grande chambre.

Nous y dormions, nous les enfants, en tout cas, me semble-t-il, à l'époque la plus ancienne. Les rideaux de cette chambre étaient rouge bordeaux ou marrons, avec un galon vertical sur le côté.

On entrait dans la chambre et on se trouvait face aux deux lits jumeaux, recouverts du même tissus que celui des rideaux. Puis, à droite, s'étendait un grand espace où nous pouvions jouer, mais nous n'avions que peu de jouets dans cette maison. Deux fenêtres éclairaient cette chambre, l'une donnait sur la façade, l'autre, sur le côté de la maison : on y découvrait la rue principale du village, que l'on voyait en entier, pratiquement.

J'ai d'abord voulu me créer un univers comme dans les petites filles modèles, qui se trouvaient dans la maison. Cette maison était celle des Petites Filles Modèles. Je tentais de tout y organiser comme il me semblait que les choses devaient être : mais la maison n'y mettait pas du sien. La poupée qui s'y trouvait était vieille et abimée, alors que dans la maison des Petites filles modèles, elle était toute neuve. Mais je tentais de bien arranger la maison de la poupée, pour m'introduire de force dans cette histoire ; ou pour que l'histoire transforme ma vie.

Je rangeais et dérangeais donc toute la partie vide de la chambre. Je sentais bien que ça n'allait pas, pourtant. Il y avait trop de vide, puisque cette maison, de vacances. était somme toute assez vide. Mais je tentais.

mercredi 30 juin 2010

La rancoeur est inélégante. je voudrais ne pas trop l'étaler, bien que je la ressente (d'où ce titre : quels mots trouver).

Je voudrais ne plus en vouloir à mes parents. La rancoeur m'oppresse, elle est laide, elle crispe le visage, éteint le regard. Je voudrais me dire qu'ils n'ont pas eu le choix, et fait ce qu'ils ont cru bon ; ce qui est, du reste, la vérité.

Pourtant, ça ne s'en va pas. Mais je devrais peut-être faire un autre blog. Un blog spécial rancoeur.

mardi 29 juin 2010

Si ma grand mère n'était pas morte, que ce serait-il passé ? On ne refait pas l'histoire, mais voyons.

Elle étouffait maman. Maman nous a ensuite étouffé, ou peut-être plutôt écrasées. Si elle n'était pas morte, l'influence de Mamie aurait perduré, et maman aurait peut-être été un peu moins totalitaire avec nous, obligée de prendre en compte les remarques de sa mère. Elle aurait peut-être eu conscience de certaines anomalies dans l'attitude de Malou.

Nous aurions continué de nous rendre dans la maison. Ces moments magiques auraient duré plus longtemps, et avec le poids de mes grands parents dans le village, et non pas la pression légère de ma mère. Mon grand père parlait au Maire, et il y avait beaucoup de complicité dans leurs rapports. Je trouvais agréable d'être là, d'assister à cette complicité bon enfant qui me faisait rentrer dans le village. Quand mes grands parents ont disparu, la complicité a disparu. Mes parents étaient vu comme des étrangers. Etrangers sympas mais étrangers. Bien que mon père se sentent proche des paysans, il n'en est pas un. C'est, typiquement, un gratte papier issu du monde rural.

samedi 26 juin 2010

Retour dans la salle de bain, via le couloir.

Pousser la grinçante porte qui sépare les escaliers et le couloir des chambre, à gauche.

Trouver le bouton pour la lumière, car le couloir est aveugle.

La lumière jaillit, et on se voit dans la miroir de la porte du débarras, au fond du couloir.

Marcher : à gauche, la première porte, celle de la grande chambre où nous, enfants, dormons ; à droite, la deuxième, celle de la chambre rose ; encore à droite, la troisième, celle de la salle de bain.

Trouver les mots qui décrivent la matité des sons du couloir clos, recouvert de lino.

Puis entrer dans la salle de bain, où les sons sont différents : aqueux, fins, ils rebondissent sur les murs.

Cette chaleur d'été, actuelle, me rappelle ces chaleurs d'été ancienne, la fatigue des jeux, de la peau brûlante de la terre, du sel, du sable.

La douche bienfaisante, l'engourdissement des membres, le repas du soir, bienveillant, préparé par ma grand mère, ombre tutélaire trop vite partie.

Le soir, des draps frais et propres m'accueillaient et je tombais dans le sommeil avec un bonheur innommé.

dimanche 20 juin 2010

Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !

Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.

Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !

mercredi 16 juin 2010

J'y vais pas à pas, mais j'ai l'impression que la situation se modifie doucement. J'avais peur, je n'ai plus peur. C'était stupide d'avoir peur, mais c'était ainsi. Maintenant, je pense avec amusement à beaucoup plus de choses. Des thèmes que j'envisageais avec amertume ne me parraisse plus si grave, et c'est un bien.

C'est un bien parce que j'aurais bien voulu, déjà, être "au delà" de certains désirs, de certaines frustrations, mais je n'y parvenais qu'intellectuellement. Au fond, je voulais des trucs. Exemple : je me suis focalisé tout un temps sur un certain service à thé de maman, que je veux. Et je me suis persuadée qu'elle le voudrait. Je me vois en train de ma battre avec elle, de me disputer.

Au fond c'est stupide : maman avait deux services à thé. L'un, nous l'avons beaucoup utilisé, il est joli, doux, suave ; l'autre possède plus d'élégance surannée. Maman m'a ensuite offert un service à thé qui n'est qu'une pâle imitation, en moins joli, de celui que nous avons utilisé. Pendant longtemps, j'ai utilisé le mien, offert, en pensant à l'autre, que j'aurais aimé avoir.
Depuis qu'il est question de partage, j'ai immédiatement pensé au bleu, que nous avons utilisé ; j'ai imaginé qu'elle le voudrait aussi, car elle doit s'en souvenir. Je me suis obligé à penser que j'allais récupérer l'autre. Pour ne pas faire d'histoire. A force d'y penser, l'autre m'a paru plus beau, plus classique. Mais si j'y pense, j'aime l'un d'une façon plus affectueuse, tandis que l'autre me semble plus beau. En définitive, je m'en moque.

Si je m'en moque, nous pouvons donc procéder au partage et je n'ai rien à perdre, je veux dire, rien d'affectif à risquer de perdre. Car c'est l'affect qui prime.

mardi 15 juin 2010

C'est incroyable le bien être et la sérénité que certaines oeuvres d'art peuvent apporter, comme celle-là. Les artistes sont aidés par Dieu.

La chambre rose

Cette chambre me décevait, toujours.

par les yeux de l'imagination, moi lectrice, je la voulais indienne, orientale, mystérieuse, ou bien anglaise, russe, surannée, surchargée ; j'y mettais des tableautins au mur, des miroirs, une psyché, un bonheur du jour, une bergère... Tous ces mots me plaisaient autant que les objets auquels ils renvoyaient et je les voulais dans cette chambre. Et puis, par la fenêtre il y aurait eu des roses.
Mais telle n'était pas la vérité. Le sol était un laid lino. Le lit, un lit simple en rotin, et l'armoire, une simple bonnetière dont la porte, tendue du même vichy rose que les rideux et le dessus de lit, évoquait le mobilier d'une petite bonne du XIXème siècle. Rien qui fasse rêver. Mais je voulais rêver ; j'étais déçue à chaque fois que j'entrais dans la pièce..

vendredi 11 juin 2010

Donc la salle de bain.

Elle se trouvait au bout d'un couloir, dans lequel deux autres portes s'ouvraient : celle de la chambre rose et celle de la chambre des parents (en fait mes grands parents).

On entrait dans ce couloir par une porte. La porte de la chambre des parents se trouvait juste à droite de cette porte, parfois on se carambolait un peu : dans la chambre des parent, quelqu'un ouvrait la porte et se trouvait nez à nez avec une autre personne, qui ouvrait la porte du couloir.

En revanche, la porte de la chambre rose était à la moitié du couloir. Le mobilier de cette chambre était tout en osier, et le dessus de lit en vichy rose. Les portes de la petite armoire étaient tendues de vichy rose. D'où le nom.

dimanche 6 juin 2010

On peut partir de la salle de bain, car c'est l'été et j'y associe toujours l'été.

C'était une pièce vaste, à carreaux blancs. Il mesemble qu'il y avait aussi des carreux bleus.

Elle était tout en long.

On entrait, et à gauche il y avait un meuble ; puis la fenêtre, ouvrant sur l'allée, en bas. Puis la baignoire sabot, et les toilettes au fond.

L'été, il faisait chaud et quand je prenais ma douche, le soir, cela faisait tout une ambiance : j'avais eu chaud, j'étais sale et pleine de terre et de sable. La fenêtre restait ouverte et je me souviens très bien de l'ambiance bien particulière qui y régnait, cette humidité tiède et odorante. A cette odeur, j'associe la sensation de fatigue qui vient en fin de journée, quand on a couru comme un enfant, et que tous les membres sont engourdis d'une fatigue et d'une pesanteur due à la chaleur entre autre.

samedi 27 mars 2010

Je me suis acheté un mixer

parce que j'ai décidé de manger de la soupe.

j'ai fait cuire dans l'eau les légumes, parce qu'on fait comme ça, et j'ai plongé le mixer dedans.

Mais en le ressortant, j'avais laissé mon doigt sur le bouton et je m'en suis mis partout.

En plus, les enfants n'aiment pas la soupe.