mercredi 16 juin 2010

J'y vais pas à pas, mais j'ai l'impression que la situation se modifie doucement. J'avais peur, je n'ai plus peur. C'était stupide d'avoir peur, mais c'était ainsi. Maintenant, je pense avec amusement à beaucoup plus de choses. Des thèmes que j'envisageais avec amertume ne me parraisse plus si grave, et c'est un bien.

C'est un bien parce que j'aurais bien voulu, déjà, être "au delà" de certains désirs, de certaines frustrations, mais je n'y parvenais qu'intellectuellement. Au fond, je voulais des trucs. Exemple : je me suis focalisé tout un temps sur un certain service à thé de maman, que je veux. Et je me suis persuadée qu'elle le voudrait. Je me vois en train de ma battre avec elle, de me disputer.

Au fond c'est stupide : maman avait deux services à thé. L'un, nous l'avons beaucoup utilisé, il est joli, doux, suave ; l'autre possède plus d'élégance surannée. Maman m'a ensuite offert un service à thé qui n'est qu'une pâle imitation, en moins joli, de celui que nous avons utilisé. Pendant longtemps, j'ai utilisé le mien, offert, en pensant à l'autre, que j'aurais aimé avoir.
Depuis qu'il est question de partage, j'ai immédiatement pensé au bleu, que nous avons utilisé ; j'ai imaginé qu'elle le voudrait aussi, car elle doit s'en souvenir. Je me suis obligé à penser que j'allais récupérer l'autre. Pour ne pas faire d'histoire. A force d'y penser, l'autre m'a paru plus beau, plus classique. Mais si j'y pense, j'aime l'un d'une façon plus affectueuse, tandis que l'autre me semble plus beau. En définitive, je m'en moque.

Si je m'en moque, nous pouvons donc procéder au partage et je n'ai rien à perdre, je veux dire, rien d'affectif à risquer de perdre. Car c'est l'affect qui prime.

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