La rancoeur est inélégante. je voudrais ne pas trop l'étaler, bien que je la ressente (d'où ce titre : quels mots trouver).
Je voudrais ne plus en vouloir à mes parents. La rancoeur m'oppresse, elle est laide, elle crispe le visage, éteint le regard. Je voudrais me dire qu'ils n'ont pas eu le choix, et fait ce qu'ils ont cru bon ; ce qui est, du reste, la vérité.
Pourtant, ça ne s'en va pas. Mais je devrais peut-être faire un autre blog. Un blog spécial rancoeur.
mercredi 30 juin 2010
mardi 29 juin 2010
Si ma grand mère n'était pas morte, que ce serait-il passé ? On ne refait pas l'histoire, mais voyons.
Elle étouffait maman. Maman nous a ensuite étouffé, ou peut-être plutôt écrasées. Si elle n'était pas morte, l'influence de Mamie aurait perduré, et maman aurait peut-être été un peu moins totalitaire avec nous, obligée de prendre en compte les remarques de sa mère. Elle aurait peut-être eu conscience de certaines anomalies dans l'attitude de Malou.
Nous aurions continué de nous rendre dans la maison. Ces moments magiques auraient duré plus longtemps, et avec le poids de mes grands parents dans le village, et non pas la pression légère de ma mère. Mon grand père parlait au Maire, et il y avait beaucoup de complicité dans leurs rapports. Je trouvais agréable d'être là, d'assister à cette complicité bon enfant qui me faisait rentrer dans le village. Quand mes grands parents ont disparu, la complicité a disparu. Mes parents étaient vu comme des étrangers. Etrangers sympas mais étrangers. Bien que mon père se sentent proche des paysans, il n'en est pas un. C'est, typiquement, un gratte papier issu du monde rural.
Elle étouffait maman. Maman nous a ensuite étouffé, ou peut-être plutôt écrasées. Si elle n'était pas morte, l'influence de Mamie aurait perduré, et maman aurait peut-être été un peu moins totalitaire avec nous, obligée de prendre en compte les remarques de sa mère. Elle aurait peut-être eu conscience de certaines anomalies dans l'attitude de Malou.
Nous aurions continué de nous rendre dans la maison. Ces moments magiques auraient duré plus longtemps, et avec le poids de mes grands parents dans le village, et non pas la pression légère de ma mère. Mon grand père parlait au Maire, et il y avait beaucoup de complicité dans leurs rapports. Je trouvais agréable d'être là, d'assister à cette complicité bon enfant qui me faisait rentrer dans le village. Quand mes grands parents ont disparu, la complicité a disparu. Mes parents étaient vu comme des étrangers. Etrangers sympas mais étrangers. Bien que mon père se sentent proche des paysans, il n'en est pas un. C'est, typiquement, un gratte papier issu du monde rural.
samedi 26 juin 2010
Retour dans la salle de bain, via le couloir.
Pousser la grinçante porte qui sépare les escaliers et le couloir des chambre, à gauche.
Trouver le bouton pour la lumière, car le couloir est aveugle.
La lumière jaillit, et on se voit dans la miroir de la porte du débarras, au fond du couloir.
Marcher : à gauche, la première porte, celle de la grande chambre où nous, enfants, dormons ; à droite, la deuxième, celle de la chambre rose ; encore à droite, la troisième, celle de la salle de bain.
Trouver les mots qui décrivent la matité des sons du couloir clos, recouvert de lino.
Puis entrer dans la salle de bain, où les sons sont différents : aqueux, fins, ils rebondissent sur les murs.
Cette chaleur d'été, actuelle, me rappelle ces chaleurs d'été ancienne, la fatigue des jeux, de la peau brûlante de la terre, du sel, du sable.
La douche bienfaisante, l'engourdissement des membres, le repas du soir, bienveillant, préparé par ma grand mère, ombre tutélaire trop vite partie.
Le soir, des draps frais et propres m'accueillaient et je tombais dans le sommeil avec un bonheur innommé.
Trouver le bouton pour la lumière, car le couloir est aveugle.
La lumière jaillit, et on se voit dans la miroir de la porte du débarras, au fond du couloir.
Marcher : à gauche, la première porte, celle de la grande chambre où nous, enfants, dormons ; à droite, la deuxième, celle de la chambre rose ; encore à droite, la troisième, celle de la salle de bain.
Trouver les mots qui décrivent la matité des sons du couloir clos, recouvert de lino.
Puis entrer dans la salle de bain, où les sons sont différents : aqueux, fins, ils rebondissent sur les murs.
Cette chaleur d'été, actuelle, me rappelle ces chaleurs d'été ancienne, la fatigue des jeux, de la peau brûlante de la terre, du sel, du sable.
La douche bienfaisante, l'engourdissement des membres, le repas du soir, bienveillant, préparé par ma grand mère, ombre tutélaire trop vite partie.
Le soir, des draps frais et propres m'accueillaient et je tombais dans le sommeil avec un bonheur innommé.
dimanche 20 juin 2010
Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !
Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.
Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !
Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.
Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !
mercredi 16 juin 2010
J'y vais pas à pas, mais j'ai l'impression que la situation se modifie doucement. J'avais peur, je n'ai plus peur. C'était stupide d'avoir peur, mais c'était ainsi. Maintenant, je pense avec amusement à beaucoup plus de choses. Des thèmes que j'envisageais avec amertume ne me parraisse plus si grave, et c'est un bien.
C'est un bien parce que j'aurais bien voulu, déjà, être "au delà" de certains désirs, de certaines frustrations, mais je n'y parvenais qu'intellectuellement. Au fond, je voulais des trucs. Exemple : je me suis focalisé tout un temps sur un certain service à thé de maman, que je veux. Et je me suis persuadée qu'elle le voudrait. Je me vois en train de ma battre avec elle, de me disputer.
Au fond c'est stupide : maman avait deux services à thé. L'un, nous l'avons beaucoup utilisé, il est joli, doux, suave ; l'autre possède plus d'élégance surannée. Maman m'a ensuite offert un service à thé qui n'est qu'une pâle imitation, en moins joli, de celui que nous avons utilisé. Pendant longtemps, j'ai utilisé le mien, offert, en pensant à l'autre, que j'aurais aimé avoir.
Depuis qu'il est question de partage, j'ai immédiatement pensé au bleu, que nous avons utilisé ; j'ai imaginé qu'elle le voudrait aussi, car elle doit s'en souvenir. Je me suis obligé à penser que j'allais récupérer l'autre. Pour ne pas faire d'histoire. A force d'y penser, l'autre m'a paru plus beau, plus classique. Mais si j'y pense, j'aime l'un d'une façon plus affectueuse, tandis que l'autre me semble plus beau. En définitive, je m'en moque.
Si je m'en moque, nous pouvons donc procéder au partage et je n'ai rien à perdre, je veux dire, rien d'affectif à risquer de perdre. Car c'est l'affect qui prime.
C'est un bien parce que j'aurais bien voulu, déjà, être "au delà" de certains désirs, de certaines frustrations, mais je n'y parvenais qu'intellectuellement. Au fond, je voulais des trucs. Exemple : je me suis focalisé tout un temps sur un certain service à thé de maman, que je veux. Et je me suis persuadée qu'elle le voudrait. Je me vois en train de ma battre avec elle, de me disputer.
Au fond c'est stupide : maman avait deux services à thé. L'un, nous l'avons beaucoup utilisé, il est joli, doux, suave ; l'autre possède plus d'élégance surannée. Maman m'a ensuite offert un service à thé qui n'est qu'une pâle imitation, en moins joli, de celui que nous avons utilisé. Pendant longtemps, j'ai utilisé le mien, offert, en pensant à l'autre, que j'aurais aimé avoir.
Depuis qu'il est question de partage, j'ai immédiatement pensé au bleu, que nous avons utilisé ; j'ai imaginé qu'elle le voudrait aussi, car elle doit s'en souvenir. Je me suis obligé à penser que j'allais récupérer l'autre. Pour ne pas faire d'histoire. A force d'y penser, l'autre m'a paru plus beau, plus classique. Mais si j'y pense, j'aime l'un d'une façon plus affectueuse, tandis que l'autre me semble plus beau. En définitive, je m'en moque.
Si je m'en moque, nous pouvons donc procéder au partage et je n'ai rien à perdre, je veux dire, rien d'affectif à risquer de perdre. Car c'est l'affect qui prime.
mardi 15 juin 2010
C'est incroyable le bien être et la sérénité que certaines oeuvres d'art peuvent apporter, comme celle-là. Les artistes sont aidés par Dieu.
La chambre rose
Cette chambre me décevait, toujours.
par les yeux de l'imagination, moi lectrice, je la voulais indienne, orientale, mystérieuse, ou bien anglaise, russe, surannée, surchargée ; j'y mettais des tableautins au mur, des miroirs, une psyché, un bonheur du jour, une bergère... Tous ces mots me plaisaient autant que les objets auquels ils renvoyaient et je les voulais dans cette chambre. Et puis, par la fenêtre il y aurait eu des roses.
Mais telle n'était pas la vérité. Le sol était un laid lino. Le lit, un lit simple en rotin, et l'armoire, une simple bonnetière dont la porte, tendue du même vichy rose que les rideux et le dessus de lit, évoquait le mobilier d'une petite bonne du XIXème siècle. Rien qui fasse rêver. Mais je voulais rêver ; j'étais déçue à chaque fois que j'entrais dans la pièce..
par les yeux de l'imagination, moi lectrice, je la voulais indienne, orientale, mystérieuse, ou bien anglaise, russe, surannée, surchargée ; j'y mettais des tableautins au mur, des miroirs, une psyché, un bonheur du jour, une bergère... Tous ces mots me plaisaient autant que les objets auquels ils renvoyaient et je les voulais dans cette chambre. Et puis, par la fenêtre il y aurait eu des roses.
Mais telle n'était pas la vérité. Le sol était un laid lino. Le lit, un lit simple en rotin, et l'armoire, une simple bonnetière dont la porte, tendue du même vichy rose que les rideux et le dessus de lit, évoquait le mobilier d'une petite bonne du XIXème siècle. Rien qui fasse rêver. Mais je voulais rêver ; j'étais déçue à chaque fois que j'entrais dans la pièce..
samedi 12 juin 2010
vendredi 11 juin 2010
Donc la salle de bain.
Elle se trouvait au bout d'un couloir, dans lequel deux autres portes s'ouvraient : celle de la chambre rose et celle de la chambre des parents (en fait mes grands parents).
On entrait dans ce couloir par une porte. La porte de la chambre des parents se trouvait juste à droite de cette porte, parfois on se carambolait un peu : dans la chambre des parent, quelqu'un ouvrait la porte et se trouvait nez à nez avec une autre personne, qui ouvrait la porte du couloir.
En revanche, la porte de la chambre rose était à la moitié du couloir. Le mobilier de cette chambre était tout en osier, et le dessus de lit en vichy rose. Les portes de la petite armoire étaient tendues de vichy rose. D'où le nom.
Elle se trouvait au bout d'un couloir, dans lequel deux autres portes s'ouvraient : celle de la chambre rose et celle de la chambre des parents (en fait mes grands parents).
On entrait dans ce couloir par une porte. La porte de la chambre des parents se trouvait juste à droite de cette porte, parfois on se carambolait un peu : dans la chambre des parent, quelqu'un ouvrait la porte et se trouvait nez à nez avec une autre personne, qui ouvrait la porte du couloir.
En revanche, la porte de la chambre rose était à la moitié du couloir. Le mobilier de cette chambre était tout en osier, et le dessus de lit en vichy rose. Les portes de la petite armoire étaient tendues de vichy rose. D'où le nom.
dimanche 6 juin 2010
On peut partir de la salle de bain, car c'est l'été et j'y associe toujours l'été.
C'était une pièce vaste, à carreaux blancs. Il mesemble qu'il y avait aussi des carreux bleus.
Elle était tout en long.
On entrait, et à gauche il y avait un meuble ; puis la fenêtre, ouvrant sur l'allée, en bas. Puis la baignoire sabot, et les toilettes au fond.
L'été, il faisait chaud et quand je prenais ma douche, le soir, cela faisait tout une ambiance : j'avais eu chaud, j'étais sale et pleine de terre et de sable. La fenêtre restait ouverte et je me souviens très bien de l'ambiance bien particulière qui y régnait, cette humidité tiède et odorante. A cette odeur, j'associe la sensation de fatigue qui vient en fin de journée, quand on a couru comme un enfant, et que tous les membres sont engourdis d'une fatigue et d'une pesanteur due à la chaleur entre autre.
C'était une pièce vaste, à carreaux blancs. Il mesemble qu'il y avait aussi des carreux bleus.
Elle était tout en long.
On entrait, et à gauche il y avait un meuble ; puis la fenêtre, ouvrant sur l'allée, en bas. Puis la baignoire sabot, et les toilettes au fond.
L'été, il faisait chaud et quand je prenais ma douche, le soir, cela faisait tout une ambiance : j'avais eu chaud, j'étais sale et pleine de terre et de sable. La fenêtre restait ouverte et je me souviens très bien de l'ambiance bien particulière qui y régnait, cette humidité tiède et odorante. A cette odeur, j'associe la sensation de fatigue qui vient en fin de journée, quand on a couru comme un enfant, et que tous les membres sont engourdis d'une fatigue et d'une pesanteur due à la chaleur entre autre.
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