mercredi 2 mars 2011
Chez mon amie Catherine. Du temps de son premier appart, à Issy.
Une paprt pas terrible, situé dans un bel immeuble, mais ravagé par le temps : refait, il est surement superbe, mais à l'époque il était glauque.
De la fenêtre on découvrait tout Paris.
Qu'a-t-elle pensé en me voyant ? Je suis venue chez elle, je devais la rejoindre avant d'aller chez quelqu'un d'autre. Spontanément, elle me propose un verre de vin.
Or ce jour-là, j'avais eu un grand débat avec moi-même et décidé de laisser une chance honnête à ma mère (quand j'y repense....). J'allais essayer de vvire selon ses principes, honnêtement, objectivement, et on verrait bien. Or, ma mère m'interdisait de boire de l'alcool. Ou du vin. D'abord, c'était mauvais, et puis on devenait (sous entendu : forcément ) alcoolique. Et on refusait de s'en rendre compte. Pour ma mère, les gens qui buvaient de vin ou de l'alcool étaient tous des alcooliques en déni.
Je savais que le monde était plein de tentation qui essaieraient de me détouner du chemin droit, ennuyeux mais au fond plein d'amour (me disais-je) que ma mère voyait pour moi. Au nom de l'amour qu'elle avait pour moi et du bien qu'elle me voulait, en temps que femme qui Connaissait La Vie, elle avait une certaine idée de la façon dont je devais vivre ma vie. Et moi, certes, sa façon de me faire vivre me parraissait ennuyeuse et nulle, mais j'avais tort, car j'étais jeune. Et les jeunes croient savoir. Et ils n'écoutent pas leurs parents - leurs parents qui savent ! (mon père me disait cela aussi, avec ironie).
Et quand Catherine m'a proposé le verre de vin j'étais comme une mormonne tentée par une pécheresse. Donc, emplie de la certitude que la voie étroite était celle qu'il fallait choisir je lui ai répondu :
- non, merci, je ne bois jamais d'alcool.
Catherine a souri avec incrédulité, m'a jeté un regard que j'ai immédiatement cherché à interpréter, et m'a dit : Mais ce n'est pas de l'alccol, c'est du vin.
Ça m'a déconcerté.
J'ai demandé des explications :
Cathrine m'a dit que dans le vin le taux d'alcool est plus faible. Je n'a rien compris, mais j'ai dit ah. Elle a réitéré sa proposition.
Je sentais parfaitement que si je refusais à nouveau, elle ne me renverrait pas de chez elle avec perte et fracas, mais que nous ne serions pas amies. Une sorte de mur invisible et impalpable se dresserait entre nous. Alors que sa proposition, je n'avais d'autre raisons (en moi-même)pour la refuser que de me dire que "maman n'aurait pas voulu" - lamentable pour une fille de 20 ans. Si j'avais réellement compris le problème, si j'avais réellement contasté sur moi même les effets du vin et de l'alccol, j'aurais pu dire non en connaissance de cause, mais là, je disais, au fond, non parce que ma maman ne voulait pas. Donc, si j'avais du expliquer à Catherine mon refus, je ne lui aurais donné qu'un mauvais argument. Et j'aurais eu l'air bête. Et je savais tant que j'avais l'air bête, et il était facile de comprendre qu'en refusant d'agir au nom des raisons d'une autre personne, j'avais tort - moralement tort.
Et j'ai alors décidé que, pour obéir à maman, mais lui obéir de toute mon âme, je devais d'abord expérimenter les risques de l'alcool. J'allais boire, et on allait voir. Et quand j'aurais vu le mal que cela me ferait, alors je pourrais refuser : en connaissance de cause et en disant aux gens : je refuse de boire car cela a eu telle et telle effet sur moi, et non en pensant, comme une sotte : Je refuse parce que maman a dit non.
J'ai donc accepté.
Elle m'a servi un verre de vin.
Il était excellent.
Une paprt pas terrible, situé dans un bel immeuble, mais ravagé par le temps : refait, il est surement superbe, mais à l'époque il était glauque.
De la fenêtre on découvrait tout Paris.
Qu'a-t-elle pensé en me voyant ? Je suis venue chez elle, je devais la rejoindre avant d'aller chez quelqu'un d'autre. Spontanément, elle me propose un verre de vin.
Or ce jour-là, j'avais eu un grand débat avec moi-même et décidé de laisser une chance honnête à ma mère (quand j'y repense....). J'allais essayer de vvire selon ses principes, honnêtement, objectivement, et on verrait bien. Or, ma mère m'interdisait de boire de l'alcool. Ou du vin. D'abord, c'était mauvais, et puis on devenait (sous entendu : forcément ) alcoolique. Et on refusait de s'en rendre compte. Pour ma mère, les gens qui buvaient de vin ou de l'alcool étaient tous des alcooliques en déni.
Je savais que le monde était plein de tentation qui essaieraient de me détouner du chemin droit, ennuyeux mais au fond plein d'amour (me disais-je) que ma mère voyait pour moi. Au nom de l'amour qu'elle avait pour moi et du bien qu'elle me voulait, en temps que femme qui Connaissait La Vie, elle avait une certaine idée de la façon dont je devais vivre ma vie. Et moi, certes, sa façon de me faire vivre me parraissait ennuyeuse et nulle, mais j'avais tort, car j'étais jeune. Et les jeunes croient savoir. Et ils n'écoutent pas leurs parents - leurs parents qui savent ! (mon père me disait cela aussi, avec ironie).
Et quand Catherine m'a proposé le verre de vin j'étais comme une mormonne tentée par une pécheresse. Donc, emplie de la certitude que la voie étroite était celle qu'il fallait choisir je lui ai répondu :
- non, merci, je ne bois jamais d'alcool.
Catherine a souri avec incrédulité, m'a jeté un regard que j'ai immédiatement cherché à interpréter, et m'a dit : Mais ce n'est pas de l'alccol, c'est du vin.
Ça m'a déconcerté.
J'ai demandé des explications :
Cathrine m'a dit que dans le vin le taux d'alcool est plus faible. Je n'a rien compris, mais j'ai dit ah. Elle a réitéré sa proposition.
Je sentais parfaitement que si je refusais à nouveau, elle ne me renverrait pas de chez elle avec perte et fracas, mais que nous ne serions pas amies. Une sorte de mur invisible et impalpable se dresserait entre nous. Alors que sa proposition, je n'avais d'autre raisons (en moi-même)pour la refuser que de me dire que "maman n'aurait pas voulu" - lamentable pour une fille de 20 ans. Si j'avais réellement compris le problème, si j'avais réellement contasté sur moi même les effets du vin et de l'alccol, j'aurais pu dire non en connaissance de cause, mais là, je disais, au fond, non parce que ma maman ne voulait pas. Donc, si j'avais du expliquer à Catherine mon refus, je ne lui aurais donné qu'un mauvais argument. Et j'aurais eu l'air bête. Et je savais tant que j'avais l'air bête, et il était facile de comprendre qu'en refusant d'agir au nom des raisons d'une autre personne, j'avais tort - moralement tort.
Et j'ai alors décidé que, pour obéir à maman, mais lui obéir de toute mon âme, je devais d'abord expérimenter les risques de l'alcool. J'allais boire, et on allait voir. Et quand j'aurais vu le mal que cela me ferait, alors je pourrais refuser : en connaissance de cause et en disant aux gens : je refuse de boire car cela a eu telle et telle effet sur moi, et non en pensant, comme une sotte : Je refuse parce que maman a dit non.
J'ai donc accepté.
Elle m'a servi un verre de vin.
Il était excellent.
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